Une ou des luzernes ?

Il y a plusieurs sortes de luzernes déshydratées issues de l’espèce medicago sativa. On distingue d’abord la luzerne brin long c’est à dire un fourrage déshydraté et non broyé tout simplement compacté sous forme de balles de 350 à 700 kg. Elle s’adresse aux éleveurs qui recherchent beaucoup de fibres pour prévenir l’acidose, une dérive fermentaire dans le rumen préjudiciable à la bonne santé de l'animal. Mais la principale forme de présentation est le pellet ou bouchon de 6 mm à 16 mm de diamètre constitué de luzerne déshydratée, broyée puis granulée. Toutes les luzernes déshydratées sont 100 % naturelles, sans aucun ajout de produit d’aucune sorte. Dans ces deux grandes catégories de produits on trouve des concentrations en protéines ou cellulose et dans certains cas xantophylles (pigments) adaptées aux besoins de chaque troupeau. La luzerne peut aussi se présenter sous forme de mélanges avec d’autres aliments comme des pulpes de betteraves du maïs ou de l’orge. Les producteurs proposent également des concentrés protéiques de luzerne à haute teneur en protéines et en pigments. Ils sont utilisés pour les pondeuses et les volailles de chair.
Les oméga 3, à quoi ça sert ?

Selon les apports nutritionnels conseillés pour la population, l’alimentation humaine devrait apporter des matières grasses dont le rapport entre acide linoléique et acide linolénique est de cinq pour un, soit cinq oméga 6 pour un oméga 3. Actuellement notre alimentation accuse un déséquilibre d’environ vingt pour un : vingt oméga 6 pour un méga 3 ! La luzerne permet de corriger ce déséquilibre dans la composition des produits de nos élevages : lait et produits laitiers, viandes. Elle est en effet très riche en oméga 3. Les professionnels de la luzerne sont membres de l’association Bleu-Blanc-Coeur qui encourage une alimentation naturelle des animaux d’élevage à base d'aliments riches en oméga 3 comme la luzerne ou le lin pour un meilleur équilibre de l'alimentation des consommateurs. www.bleu-blanc-coeur.com
La luzerne permet-elle de faire diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
Oui. Il a été démontré une diminution de 10% de la production de méthane chez de jeunes bovins pâturant une prairie composée de 70% de graminées et de 30 % de luzerne par rapport à une prairie de graminées seules (Mc Caughey et al, 1999). Les auteurs ont expliqué ce résultat par un niveau d’ingestion plus élevé et un temps de séjour des aliments dans le rumen probablement plus faible avec l’apport de luzerne. La richesse de la luzerne en acides organiques de type malate qui réduit notablement la méthanogenèse est une autre raison avancée.
Des produits d’avenir ?

Oui. Depuis toujours les professionnels n’ont cessé d’investir dans la recherche. Les extraits concentrés de luzerne et plus récemment les extraits foliaires de luzerne en sont deux fruits. Conçus pour les humains malnutris les extraits foliaires de luzerne ont reçu en 2009 l’homologation de l’Agence européenne de santé des aliments. Ils s’adressent aux populations carencés en vitamines, acides aminés essentiels et minéraux. Un besoin correspondant à 2 milliards d’individus. La Recherche a permis également de réaliser des économies considérables d’énergie nécessaire à la déshydratation ; les usines consomment aujourd’hui 60% de combustible de moins à la tonne de produit fini qu’il y a 30 ans. D’autres travaux sont conduits sur la généralisation de la substitution de biomasse de proximité comme les plaquettes forestières, le miscanthus ou des résidus végétaux. Plus généralement la demande croissante pour des protéines de proximité et l’intérêt pour des cultures à haute valeur environnementale assurent à la luzerne un bel avenir.